Promodal : « Notre objectif : 2 000 caisses par mois en 2025 » 27/09/22

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Source: https://www.transportinfo.fr/francois-olivier-president-de-promodal-notre-objectif-2-000-caisses-par-mois-en-2025/

 

François Olivier, président de Promodal: «Notre objectif : 2 000 caisses par mois en 2025»

Auteur: Marc Fressoz

Promodal

Transport Info : Quelle est aujourd’hui la part du rail-route dans votre activité de transporteur ?
François Olivier : Elle représente 80 à 85 % de nos volumes qui circulent sur des axes nord-sud au départ de Miramas, Avignon à destination de la région parisienne et de la région nord et, au départ de Paris et du nord vers la région sud, Provence, Côte d’Azur mais aussi Occitanie avec Perpignan, et le Pays basque où nous avons une liaison Dourges-Bayonne.

Nous utilisons les trois opérateurs, Froidcombi, Novatrans et T3M. Quand nos clients nous envoient faire des diagonales Est-Ouest ou à l’étranger jusqu’en Roumanie, on utilise nos camions classiques ou alors un réseau d’affrétés. Cela constitue environ 5 % de notre chiffre d’affaires.

TI : Promodal est né en 2010 à une époque où peu de transporteurs croyaient au combiné. Avez-vous le sentiment que l’histoire vous donne raison ?
FO : Ce n’est pas un hasard si nous avons réalisé du transport rail-route. J’ai pratiqué cette activité pendant 25 ans dans une entreprise qui s’appelait les Transports Rouch où j’ai appris le métier. Il fallait vraiment y croire et avoir la vocation.

Le Covid a été un élément déclencheur et, avec le contexte actuel, on s’aperçoit que c’est une très bonne idée au regard de la transition énergétique et du développement durable. Sur 800 à 900 km, c’est environ 800 à 900 kg de CO2 économisés. C’est pour cette raison aussi que nous nous sommes engagés dans la démarche du label CO2.

TI : Le programme EVE n’apportant pas d’aides financières, quel est son intérêt pour un transporteur ?
FO : Nous avons été certifiés pour trois ans et reçu le trophée EVE 2021, dans la catégorie des entreprises de moins de 50 salariés qui récompense les efforts pour décarboner le transport. Effectivement, cela n’apporte rien de sonnant et trébuchant, mais cela nous motive pour arriver à décarboner à 100 % notre activité sur le dernier kilomètre.

Ce programme permet aussi au chargeur de choisir un fournisseur engagé dans une démarche environnementale. Nous avons investi dans des tracteurs au GNC, malheureusement ce choix coûte très cher aujourd’hui. On est dans l’expectative, on regarde ce qui se passe avec le B100, avec les solutions électriques et hydrogènes.

TI : Comment se traduit le décollage du combiné pour vous ?
FO : Il y a cinq ans, nous en étions à 600 caisses envoyées par mois, cette année nous serons à 1 200 caisses. En 2021, Promodal a réalisé environ 14 millions d’euros de chiffre d’affaires et notre projection se situe autour de 20 à 25 millions d’euros en 2025. Cela signifie 2 000 caisses par mois sur tous les axes.

TI : D’où provient cette hausse du trafic, des chargeurs actuels ou de nouveaux clients ?
FO : Je dirai que c’est du 50-50. Certains chargeurs ont eu une vraie réflexion sur le report modal. Avec l’inflation, nous devenons de plus en plus compétitifs, il y a un réel engouement pour cette activité. À nous d’avoir un discours juste pour expliquer les spécificités du rail-route.

Nous devons offrir une qualité de service à hauteur de la route qui est à 98 %, 99 % de ponctualité. Sur la globalité des flux, nous sommes à 96 et 97 %. Même s’il subsiste des retards, quand un train est prévu entre 3h30 ou 4h00 du matin, et qu’il arrive à 5h00 voire 6h00, personne n’en pâtît.

TI : Faire passer la part du combiné de 10 % à 30 % en 2030 vous paraît-il être un objectif réaliste ?
FO : Ce n’est pas irréaliste à condition d’organiser des terminaux et d’avoir les capacités sur les sillons ferroviaires. Certains terminaux doivent absolument opérer une cure de jouvence pour devenir compétitifs. Il faut également en construire, à l’exemple du projet mené par Open Modal avec Clésud : terminal qui va pouvoir développer le trafic sur l’axe nord sud, grâce à une enveloppe de 35 millions. Tous ces investissements se concrétisent sur un temps long. Au GNTC, nous suivons les travaux qui sont menés par SNCF Réseau.

TI : Le rehaussement à 46 t du poids maximal pour les acheminements routiers aura-t-il un effet positif par rapport au tout routier ?
FO : Avec cette expérimentation de 18 mois, on va redevenir compétitif par rapport à la route traditionnelle qui a obtenu le 44 tonnes il y a plusieurs années. Nous pouvons à nouveau charger comme elle sans faire plus. Le matériel utilisé par le rail-route est en effet plus lourd que celui nécessaire pour la route.

À titre d’illustration, dans le domaine des eaux minérales où les palettes sont relativement lourdes et volumineuses, nous ne pouvions en prendre que 24 au lieu de 26 pour la route traditionnelle. C’est vraiment une épine qu’on nous retire du pied.

Propos recueillis par Marc Fressoz

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